Le renouvellement de passeport au Japon

Quand on est au Japon, pour renouveler son passeport ou établir un nouveau document qui permet de voyager, il faut suivre une procédure très précise. Qu’on soit depuis plus d’un an au Japon, ou bien heureux parent d’un nouveau né qu’on veut montrer à la famille en France, ou encore qu’on souhaite acquérir un premier titre de voyage français, vient fatalement le moment où se pose la question de savoir comment faire. L’établissement d’un passeport français prend entre deux et trois semaines depuis le Japon. Il est donc important de connaître la date de validité de celui-ci. De plus, si vous avez l’intention de voyager dans un autre pays, beaucoup, notamment en Asie, exigent une validité restante supérieure à six mois. N’hésitez donc pas à renouveler votre titre plus de sept mois avant qu’il ne soit périmé.

Passeport et services consulaires au Japon

Le Consulat de France à Tokyo

Comme pour de nombreux autres documents administratifs français, les services consulaires français au Japon sont les seuls à pouvoir réceptionner votre demande. Néanmoins, selon qu’on habite dans la région de Tokyo ou qu’on en soit plus éloigné, les démarches peuvent être différentes. Le service des passeports du Consulat de France à Tokyo prend les demandes tous les jours ouvrables de l’année, mais essentiellement sur rendez-vous, que ce soit pour les Français qui habitent dans le Kanto ou ceux habitant dans d’autres régions et pouvant se rendre dans la capitale. En fonction naturellement de l’affluence, le rendez-vous peut être pris sous 48 heures. Les locaux des services consulaires sont situés au sein de l’Ambassade de France dans le quartier de Hiroo à l’adresse suivante : 4-11-44, Minami-Azabu, Minato-ku, Tokyo.

Les tournées consulaires au Japon

Jusqu’à la rentrée 2017, les Français du Japon n’avaient d’autre choix que de venir à Tokyo pour faire faire leur passeport. Depuis, les services consulaires ont été dotés d’une valise Itinera, permettant de transporter l’appareil utilisé pour la saisie des données nécessaires à l’établissement d’un passeport, et organisent donc sur une base saisonnière des tournées dans les grandes villes du pays (Osaka, Kyoto, Nagoya, Fukuoka, Sapporo…). Lors de celles-ci, les Français vivant dans ces régions peuvent prendre rendez-vous avec les agents consulaires en déplacement pour venir déposer leur demande. Là aussi, il est indispensable de prendre rendez-vous. Pour connaître leurs dates de passage dans les villes japonaises, vous pouvez consulter nos articles sur les tournées consulaires.

La possibilité de recevoir son passeport à domicile

Depuis 2017, il est aussi possible de demander à ce que le passeport une fois établi soit envoyé directement au domicile sous pli sécurisé, ce qui évite d’avoir à se rendre au consulat. Cette requête doit être effectuée lors du rendez-vous avec les services consulaires au Japon. Pour avoir accès à ce service il vous faut être inscrit au Registre des Français de l’étranger, posséder une adresse mail, et être en mesure de numériser un document. Il vous faudra aussi acheter une enveloppe Letterpack Plus dans un bureau de poste japonais ou un konbini, la libeller à votre adresse japonaise et la remettre à l’agent. Attention, si vous faites plusieurs demandes de passeport, vous devrez fournir une enveloppe pour chaque passeport !

Les documents nécessaires à la demande de passeport

Les pièces justificatives relatives à une demande de passeport sont standardisées mais varient selon la situation du demandeur. Selon qu’il soit majeur ou mineur, que ce soit une première demande ou non, que le renouvellement se fasse à partir d’un passeport valide ou périmé, ou encore d’autres critères, les pièces demandées au dossier pourront être différentes d’un cas à l’autre. Nous vous présentons ci-dessous les différents documents nécessaires à partir du critère de la majorité du détenteur du passeport.

Le demandeur est majeur

Dans tous les cas de figure, il vous sera demandé une photographie d’identité conforme aux normes OACI. Pour une première demande il faudra en plus présenter :

  •  La carte d’identité valide ou périmée depuis moins de 5 ans
  • Ou, si vous n’en avez pas, une copie intégrale de l’acte de naissance de moins de 3 mois (sauf si le lieu de naissance est une ville dont l’état civil est dématérialisé) ou un justificatif de nationalité française
  • Ou la copie de l’acte de mariage avec, si l’acte de naissance ne peut être produit, un justificatif de nationalité française.

Pour un renouvellement de passeport :

  •  L’ancien passeport s’il est encore valide ou périmé depuis moins de deux ans.
  • L’ancien passeport plus une photocopie s’il est périmé depuis plus de deux ans et sécurisé (électronique).
  • S’il est plus ancien, le passeport précédent plus une photocopie et la carte d’identité valide ou périmée depuis moins de 5 ans, ou si vous n’en avez pas une copie intégrale de l’acte de naissance de moins de 3 mois (sauf si le lieu de naissance est une ville dont l’état civil est dématérialisé) ou un justificatif de nationalité française, ou la copie de l’acte de mariage avec, si l’acte de naissance ne peut être produit, un justificatif de nationalité française.
  • Si vous n’êtes pas inscrit(e) au Registre des Français de l’étranger, un justificatif de domicile plus une photocopie et la transcription de l’adresse en alphabet romain.

Le demandeur est mineur

Les pièces suivantes sont systématiquement réclamées quelles que soient le type de demande :

  • Une photographie d’identité de l’enfant conforme aux normes OACI
  • Une pièce d’identité du parent ou tuteur présentant la demande
  • En fonction de la situation familiale : si les parents sont mariés, le livret de famille. Si les parents ne sont pas mariés, l’autorisation de délivrance du passeport signée par le parent non présent le jour de la demande et accompagnée de la copie d’une pièce d’identité. Si les parents sont divorcés, la décision de justice relative à l’autorité parentale (dans le cas où l’autorité parentale est partagée, il faut l’autorisation de délivrance du passeport signée par le parent non présent, accompagnée d’une copie de sa pièce d’identité).
  • Si vous n’êtes pas inscrits au Registre des Français de l’étranger, un justificatif de domicile plus une photocopie et la transcription de l’adresse en alphabet romain.

D’autres pièces sont réclamées en fonction de la nature de la demande :

  • première demande de passeport : si l’enfant est né en France un extrait de l’acte de naissance ou une carte d’identité sécurisé. Lors de la prise de rendez-vous, lorsqu’est demandé le numéro du passeport, il faut écrire : PREMIER PSPT
  • renouvellement d’un passeport valide ou périmé depuis moins de deux ans : l’ancien passeport
  • renouvellement d’un passeport électronique périmé depuis plus de deux ans : l’ancien passeport plus une photocopie
  • renouvellement d’un passeport non sécurisé ou de plus de 5 ans : original et photocopie de la carte nationale d’identité (valide ou périmée depuis moins de 5 ans) ou un acte de naissance de moins de 3 mois (copie intégrale ou extrait avec filiation), sauf si le lieu de naissance est une ville dont l’état civil est dématérialisé; ou lorsque l’acte de naissance ne peut être produit, la copie intégrale de l’acte de mariage français.

L’île de Gunkanjima

Au sud du Japon se trouve une île vraiment insolite et unique en son genre. De son vrai nom Hashima, Gunkanjima lui a été attribuée après qu’elle ait subi des modifications qui l’ont défigurées à jamais et lui ont données une certaine ressemblance avec les cuirassés de guerre japonais. Ce terme signifie d’ailleurs “l’île navire de guerre”, ce qui donne l’ampleur des conséquences qu’a eu sur elle l’activité humaine. Très connue aujourd’hui comme un des meilleurs sites abandonnés du Japon, il fascine le touriste étranger. Nous vous proposons donc une petite visite de ce petit bout de terre situé au large de Nagasaki, passée du statut d’île sur-urbanisée pour les besoins de l’activité minière à île fantôme.

L’histoire minière de l’île de Gunkanjima au Japon

De la découverte à l’exploitation des ressources minières

L’histoire de Gunkanjima, située à moins de 20 kilomètres au sud de Nagasaki (Kyushu), commence en 1810 lorsqu’un gisement de houille, un combustible correspondant à une qualité de charbon, fut découvert. Les premiers à venir sur l’île ramassaient la roche carbonée à la main avant que, dans la deuxième partie du XIXème siècle (1867 marque le début de la modernisation du Japon), les besoins en combustibles se fassent essentiels. Des entreprises essayèrent de l’extraire sur place mais les conditions climatiques difficiles les empêchèrent de rester en service. Ce n’est alors qu’en 1890 que Mitsubishi Mining Company acheta l’île et commença à extraire la houille dans des mines sous-marines. Des constructions de digues et d’infrastructures furent alors effectuées, ce qui eut pour effet de tripler la surface de l’île.

L’urbanisation à outrance de l’île devenue une ville japonaise

Petit-à-petit, pour permettre aux employés des mines de rester sur place, une ville s’organisa. En 1916 fut construite sur l’île la première barre d’immeuble en béton armé du Japon, appelé “Numéro 30”, de sept étages (une autre innovation s’y produira plus tard avec le premier jardin sur toit du pays). Avec les besoins croissants en houille, une véritable urbanisation de l’île s’opéra, signifiant pour elle de nouvelles constructions pour les mineurs et leur famille : immeubles, hôpital, école, garderie, temples, centre communautaire, hôtel de ville, discothèque, piscine, cinéma, bain public, magasins et même pachinko. Le pic d’occupation a été atteint en 1959 avec 5259 habitants sur l’île de 6,3 hectares, ce qui représentait alors, avec 84 100 habitants/km2 (ou 139 100 habitants/km2 pour le seul quartier résidentiel) la plus forte densité au monde, neuf fois plus importante qu’à Tokyo. Mais quinze ans plus tard, en 1974, les mines durent fermer à cause de l’épuisement des réserves du précieux combustible et de son remplacement par le pétrole comme source principale d’énergie dans l’économie japonaise. Les résidents n’ont eu alors que trois mois pour faire leurs valises et abandonner l’île. Gunkanjima est ainsi retombée dans sa situation post-minière, un lieu désert malgré les tonnes de béton qui recouvraient sa surface.

Un haut site de tourisme au large de Nagasaki

Un lieu devenu touristique malgré lui

Le petit bout de terre a connu cette situation d’abandon pendant plus de trente ans avant que l’intérêt pour “l’île navire de guerre” reprenne dans les années 2000 en raison de ses ruines que quelques photographes passionnés et aventureux ont fait découvrir au monde. Les bâtiments sont demeurés pour la plupart intacts malgré leur âge et les dures conditions climatiques auxquelles ils sont confrontés. Et bien que l’intérêt historique que les vestiges bétonnés représentaient pour le pays, la visite des lieux était interdite car représentant un certain danger. Jusqu’à 2009 où un tourisme s’est installé autour de la ville flottante afin de permettre aux curieux de découvrir de leurs propres yeux ce témoignage d’un temps révolu qu’un bateau met 40 minutes pour atteindre au départ de Nagasaki. Des murs ont été restaurés et le tour, qui ne dure pas plus d’une heure, est guidé, de sorte qu’on ne puisse s’aventurer où bon nous semble à l’intérieur du labyrinthe artificiel constitué de cours, de rues, de passerelles, d’escaliers et de bâtiments divers. On ne peut pas pénétrer non plus à l’intérieur de ceux-ci et tout est bien balisé, sur une partie seulement de l’île. Mais l’esprit est bien intact et les compagnies qui organisent ces tours ne désemplissent pas, montrant bien l’intérêt de plus en plus fort du public pour ce genre d’excursion.

Un site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Bien que le parcours soit aménagé, il permet d’apprécier au plus près les immeubles qui, du temps de leur activité, ne dormaient jamais. L’île est ainsi devenue un symbole de ce qu’a pu être l’industrialisation rapide du Japon, dans son côté le plus extrême. Nombreux sont les documentaires et films qui se servent de l’île fantôme comme décor, dont “Inception” en 2010 ou “Skyfall”, la 23ème aventure de James Bond, en 2012. En 2015, c’est “L’attaque des Titans” qui se sert de l’île comme lieu de tournage. En juillet de la même année, Gunkanjima est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que site de la révolution industrielle Meiji. Les deux Corée et la Chine avaient critiqué la demande d’inscription faite par le Japon dès 2009 car l’île a aussi un côté sombre : pendant la Deuxième Guerre mondiale, des prisonniers de guerre de ces pays avaient été amenés sur l’île et y étaient assignés en tant que travailleurs forcés. C’est d’ailleurs l’objet du film sud-coréen de 2017 “Battleship Island”, qui amène un autre visage à ce double symbole de l’industrialisation et de l’architecture moderne japonaises.

Informations sur la visite insolite de l’île fantôme

Il faudra vous y prendre très tôt pour réserver la visite tant les calendriers peuvent vite se remplir et afficher complets des mois à l’avance. Il faudra aussi compter sur la chance eu égard au climat qui pourra, selon les cas, empêcher tout bateau d’accoster sur l’île. La traversée peut à ce titre être très agitée. Néanmoins, si tel est votre but, voici quelques informations qu’il vous faut savoir sur la visite de Gunkanjima et les sites par lesquels il vous faudra passer.

1. Gunkanjiama Concierge Company:

3600 yens (3900 le week-end) pour adulte et 1700 yens (ou 1900) pour les enfants, avec deux départs par jour, à 10h10 et 13h30. Des audioguides en anglais sont proposés aux touristes pour profiter des informations diluées sur le bateau avant l’approche de l’île et une fois dessus.

2. Gunkanjima Cruise:

3600 yens pour adultes et 1800 pour enfants. Deux horaires existent à 9h10 et 14h. Le tour dure 3 heures et inclut une visite du musée de Takashima, mais aucun service en anglais n’est assuré.

3. Gunkanjima Landing and Cruise:

4200 yens pour adultes ou 2100 yens pour enfants. Il y a deux courses à 9h et 13h pour une durée de 2h30.

4. Seaman Company:

3600 yens pour adultes et 1750 yens pour enfants. Le service est en japonais uniquement pour deux services à 9h45 et 13h.